La céramique a quelque chose d’éternel, d’immuable. Les potiers, céramistes, travaillent la terre, la même que celle travaillée par des générations de potiers auparavant.
Et si je vous dis qu’une nouvelle matière est née ? Née dans la mer, causée par la disruption humaine au milieu des flots : la vase, la boue, qui inonde les ports. Un projet breton, Gwilen, transforme cette ressource jusqu’ici peu valorisée, en céramique.
Les sédiments marins s’accumulent dans les ports, invariablement et inévitablement. Cette accumulation doit être évacuée afin de maintenir la profondeur nécessaire à l’accueil des navires. Les ports du monde entier doivent régulièrement draguer les sédiments accumulés dans leur emprise. Une ressource à disposition qui ne demandait plus qu’un éclair de génie et une bonne dose d’huile de coude pour se muer en une matière désirable et fonctionnelle.
C’est chose faite grâce à Yann Santerre et son associé. Ils ont développé un procédé unique inspirée par la diagenèse, phénomène naturel de durcissement des sédiments en matière minérale. Ce processus ne nécessite pas de cuisson à haute température, ce qui réduit considérablement la consommation d’énergie durant la cuisson.
La céramique obtenu offre une couleur naturelle dans les tons gris, mais elle peut être teinté dans la masse et offrir ainsi une large palette de couleurs. Elles sont obtenues à partir d’oxydes de métaux ; les teintures végétales, malgré des essais, n’ayant pas offert les résultats escomptés.
Le projet Gwilen offre donc une nouvelle matière, responsable, de son sourcing à sa transformation et esthétique. Les possibilités sont multiples et les réalisations futures nous prouveront l’étendue de son utilisation.
Un vase en vase, oui oui vous m’avez bien compris !
09/09/2020