"Laisser le passage de l'outil", des objets en bois témoins de leur propre histoire avec Osiris

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A la croisée des mondes : Marie Delaunay, à la fois sculptrice sur bois et designer, s’interroge. Comment allier l’amour d’une époque pour les aspérités et les irrégularités des traits dans la matière, avec des savoir-faire anciens permettant de créer des objets aux formes lisses, régulières et parfaites ?

Elle nous raconte le prélude de cette réflexion.

Quel est ton parcours?

J’ai un diplôme supérieur d’Arts Appliqué en création industriel et design produits. J’ai à la base un rôle de concepteur. Mais il me manquait quelque chose : l’aspect faire. Comment le dessin se met-il en volume ?

J’ai alors fait de la maroquinerie, de la tapisserie et de la céramique pour intégrer cette posture de « maker » : fabriquer et prévoir le processus de A à Z.

Et puis je suis partie pour un voyage humanitaire de 3 mois dans les Philippines. Il a finalement duré 1 an et demi. J'ai pu découvrir plusieurs pays d’Asie. Là-bas, j’ai rencontré beaucoup d’artisans : leurs ateliers sont en villes, les portes sont grandes ouvertes. C’est assez facile de les voir travailler. C’est comme ça que j’ai découvert la sculpture sur bois. Elle est très répandue au Népal et au Tibet, en lien avec les arts religieux. De retour en France, j’ai pris des cours de sculpture sur bois. J’ai vraiment eu un coup de foudre pour ce matériau et ses savoir-faire.

J’ai donc développé mon atelier Osiris Workshop où je propose des objets du quotidien en alliant mes compétences de designer à la sculpture sur bois. A côté, je donne des cours à mi-temps de design produits. 

Tu parles de coup de foudre, pourquoi le bois ?

C’est une matière vivante, naturelle, qui a son propre caractère, qui a déjà une histoire, une identité avant de devenir un objet, et qui n’incarnera pas forcément le dessin réalisé en amont.

Et puis dans mon travail, je pars d’un bloc de bois. C’est assez massif alors que pour moi l’arbre est léger, sinueux, en courbe. J’essaye donc de retranscrire tout cela dans la sculpture.

J’aime également conserver un aspect brut dans ce que je fais, explorer les irrégularités offertes par le matériau et laisser le passage de l’outil. Cela s’inscrit également dans notre époque où l’aspect brut plait beaucoup.

D’un autre côté, je veux faire perdurer un savoir-faire, des connaissances anciennes, presque patrimoniales. Je me demande alors comment faire vivre les deux ? Nos goûts pour l’irrégularité et la perfection de la forme. 

Quelles sont tes inspirations ?

J’aime le retour à des formes basiques, essentielles qui fonctionnent avec l’usage. Ça peut paraître bateau, mais la nature m’inspire énormément.

A côté, il y a des gens comme Pablo Reinoso qui m’inspire énormément, notamment son travail autour du bois et du mouvement. Le studio Forma Fantasma également, qui pratique le design expérimental, ah et puis Brancusi !

Quelle direction éco-responsable donnes-tu à ton travail ?

Je travaille avec des chutes de bois, récupérées auprès de professionnels, ébénistes, élagueurs…J’aime cette idée de glaner le bois.

Maintenant, quelques questions déco : quel est ton style déco ?

Eclectique, avec des objets qui ont une histoire. Je n’ai pas de style précis, je peux avoir des objets que mes amis qualifieraient de vieillots et très ornementés, ainsi que des choses très minimalistes. Je marche au coup de foudre pour l’objet en fait, je cherche la trouvaille !

Ta maison idéale ?

Une maison en pleine nature au bord de la mer.

Un objet à avoir dans sa maison ?

Il faut tout avoir, ahahah ! J’en ai tellement ! Je dirai un beau vase pour les fleurs, de celles que l'on glane lors de balades dans les bois.

 

Vous pouvez retrouver Osiris Workshop sur Instagram.

 

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cuillère bois faite main Habituari

soliflore bois fait main Habituari

Marie Delaunay Osiris Habituari

Les tableaux textiles de Lieu-Dit

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Lueur Végétale, peintre végétale

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